SDF : Survivre Dans le Froid

De deux choses l’une : ou Mme Christine Boutin (actuelle Ministre du Logement) est une femme stupide, ou bien la Ministre du Logement (actuellement Mme Boutin Christine) est une femme stupide !

Cette semaine, les premiers morts de froid parmi la nombreuse population de SDF que compte l’agglomération Parisienne a immédiatement provoqué chez les grands sensibles du gouvernement, une insoutenable indignation et une tout aussi prompte réaction : la mise à l’abri OBLIGATOIRE des sans-abris !

Cette vieille antienne des responsables politiques proche des mouvements fondamentalistes chrétiens, sous couvert de charité et de protection d’autrui, n’est en fait que le cache-sexe d’une volonté séculaire de décider de la vie des gens sur des critères purement moraux. Tous les critères moraux ne sont pas forcément dénués d’altruisme ou de compassion. Mais comme le chantait Léo Ferré : Ce qu’il y a d’embêtant avec la morale, c’est que c’est toujours la morale des autres !

La dépêche de l’AFP (qui n’est plus en ligne) précise : Elle répondait ainsi à une préoccupation du président Nicolas Sarkozy qui a estimé au conseil des ministres que le gouvernement a « le devoir et la responsabilité » de « ne pas laisser mourir » les sans-domicile-fixe de froid, selon des propos rapportés par Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement.

Ainsi, notre aimable président estime-t-il que le problème n’est pas que des gens dorment dehors mais qu’ils y meurent… Oui, bien sûr, ça fait désordre.

Peut-on, en plein vingt-et-unième siècle, laisser s’amonceler sur les trottoirs de notre belle France des dizaines, des centaines, bientôt des milliers de preuves irréfutables de l’incompétence sociale de nos dirigeants ? Et ceux qui ont de la mémoire ou un livre d’Histoire non recommandé par Xavier Darcos pourront remonter le temps aussi loin qu’ils le souhaitent avant de trouver trace d’une réelle volonté politique de gouverner pour tous !

À peine cette déclaration fut-elle diffusée que tous ceux qui ont un engagement social de terrain, se sont, dans un bel ensemble, élevé contre cette proposition et je ne préjuge même pas de l’avalanche d’insultes que ne manqueront pas de proférer tous les bénévoles qui passent certaines de leurs nuits dehors auprès des sans-abris pour, d’abord, tenter de comprendre, ensuite, pour essayer d’aider, sans juger, sans obliger.

Bien qu’étant de ceux-là, je ne peux évidemment pas parler au nom de toutes et tous… mais je sais que beaucoup s’associeront à cette colère !

Mme la Ministre, puisque vous et vos collègues du gouvernement ne souhaitez pas entreprendre un vrai et long travail pour lutter durablement contre l’exclusion (au mépris, d’ailleurs, de la loi du 29 Juillet 1998), au moins, foutez-nous la paix !

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