Pour Maïa

Le monde est cruel et injuste. Ou l’inverse. Mais c’est de ta faute : tu nous as trop habitué au caviar sémantique et à son coulis de figues fraîches sur lit de pétoncles braisées…

(Cet article fait suite au déménagement chaotique, cafouilleux et cauchemardesque de la base de données Sexactu sur le site de GQ — par ailleurs employeur de longue date de Maïa — et à l’outrance de certaines réactions des commentateurs du site.)

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Horreur, malheur et changement d’heure, voilà que l’on s’aperçoit soudain que la salle où elle nous recevait n’est plus cet îlot paradisiaque sur lequel ne soufflait que la brise calme du matin — îlot que l’on croyait immunisé contre le consumérisme clinquant — mais une espèce de boui-boui aux palissades inachevées et couvertes de réclames pour d’odieux colifichets gadget-settissimes, pour d’outrageantes horlogeries de ministres de droite, pour de diarrhéiques collections d’attifages ridicules et obscènes, orgie de monstruosités qui feraient passer les plus über-kitsch des babioles pourrissant au bas des vitrines des échoppes de Barbès pour une rétrospective Charlotte Perriand !

Quoi ? Maïa — notre Maïa ! — récupérée par l’ignoble GQ ? Mais alors, c’est la fin du monde et les aliens ont gagné ?

Ainsi, pendant que le caca-pipi-talisme continue d’inonder cette pauvre planète à l’agonie de ses nauséabondes et putrides notations, l’ire et le courroux ne servirait qu’à fustiger la traitresse blogueuse qui fait rien qu’à gagner sa vie avec ce qu’elle écrit ? J’avoue que certains commentaires sur cette non-histoire m’ont fait me partager. D’un côté (le bras gauche, la cage thoracique, et l’arrière des genoux) : hilarité, moquerie, et stupéfaction. De l’autre (les entrailles du crâne et les neurones du slip) : colère, indignation et chocolat chaud (c’est l’heure du goûter) !

OK, les personnes qui ont tenté l’intégration de Sexactu sur la plateforme de GQ ont dû passer leur diplôme de webmaster avec Christine Albanel. Et le rater. Mais qui est la plus emmerdée dans cette histoire ? Bon, avec un peu d’astuce tu découvriras la réponse dans la question… Maïa a peut-être perdu la moitié de ses lectrices et lecteurs (sans doute partis léviter sur une quelconque hauteur tibétaine et se ressourcer l’âme en psalmodiant quelques mantras étiquetés commerce équitable…) !

Pas grave. Resteront finalement ceux et celles qui la suivront en enfer comme au ciel, avides (et déjà en manque) de son humour, de ses découvertes, de son absence de préjugé, de sa générosité, bref, de son intelligence.

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