Fififip… hourra !

Aujourd’hui, FIP fête ses quarante ans et pour l’occasion, nostalgie et festivités se succèdent dans un déluge musical, cuvée 1971.

Vous faisiez quoi, vous, en 1971 ? J’ai personnellement beaucoup de mal à m’en souvenir… Je ne saurai même pas dire où j’habitais… Plus à Paris (hélas !), encore ici ou déjà là-bas ? Damned ! C’est terrible d’avoir aussi peu de mémoire sur des évènements personnels alors que je me souviens parfaitement de Marignan 1515 !

À l’époque, j’avais développé une passion pour le club de foot de l’AS St-Étienne ! Je ne sais pas pourquoi… Rien ne me rattache à cette ville où je ne n’ai jamais mis les pieds. Je suppose qu’à cet âge on a besoin de se créer des idoles et celles que la télévision proposait étaient (déjà) assez ringardes… N’étant pas dans un milieu musical, les merveilles de cette année-là ne me parviendront que plus tard… Je crois que là se joue une partie de ma mélancolie : je suis totalement passé à côté de ma décennie !

J’ai découvert FIP beaucoup plus tard. Au tout début des années 80. Jeune et fier conducteur d’une Renault 16TX (ma première voiture), je me suis retrouvé un soir coincé dans un embouteillage monstre (mon premier) rue St-André-des-Arts à Paris (ça, par contre, je m’en souviens très bien !)… Il pleuvait autant qu’à Brest mais, heureusement, pas pour les mêmes raisons… J’étais novice en conduite automobile mais je me la pétais grave : volume à fond sur des cassettes de hard rock pourraves (niveau son), vitre baissée malgré la pluie, clope au bec… qu’est-ce-t’as ? t’as un problème ?… Et me voilà coincé sur le boulevard St Germain peu après l’Odéon… 10 minutes, 20 minutes, une demi-heure ! et la bande de la cassette qui vrille dans l’auto-radio ! Putain ! 0bligé d’écouter la radio…

Je ne me suis pas mis à écouter FIP à ce moment-là, je ne connaissais pas cette radio. Je ne sais pas quelle était la station pré-programmée (RTL, je pense…) mais par contre je me souviens de l’émotion ressentie alors que la radio passait ce morceau (écoutez ce final à pleurer, cette osmose entre un artiste et son public… tout l’album est comme ça, j’essaierais de vous en parler plus longuement un jour…) ! Si loin de tout ce que j’écoutais à l’époque et si proche de ce que je recherchais !

J’aurais voulu que l’embouteillage dure des heures tellement j’étais satisfait, charnellement satisfait, après cette écoute… Et c’est en cherchant ce type de musique que je suis tombé sur FIP qui en diffusait pas mal entre jam jazzy et clavecin plus classique…

Depuis cet épisode, j’ai exploré pas mal de domaines musicaux en mettant mes oreilles dans pas mal de « coinceteaux bizarres » (dixit, BorisVian !), par pure curiosité. J’ai fini par inventorier la vaste palette de ce qui me convient et de ce qui m’indiffère. Mais dès que j’ai besoin d’imprévu, je me branche sur FIP. Et je suis rarement déçu. Ça arrive, bien sûr, puisque parfois de l’opéra est au programme et je déteste l’opéra ! Mais dans l’ensemble, je suis plutôt enchanté de la programmation qui soit me fait découvrir soit me fait re-découvrir.

Alors, pour toutes ces années de bonheur musical, bon anniversaire FIP !

liens vers l'article suivant ou l'article précédent
texte précédenttexte suivant

retour haut de page