Absence de proposition pour sauver le monde

(ATTENTION : SUJET SENSIBLE)

Qui n’a jamais rêvé de « sauver le monde » ? C’est très certainement une des marottes préférées de tout être humain. Surtout tard le soir, après quelques bières entre ami·es.

Certain·es en rêvent en mode super héros super mal fringué·e avec son slip par dessus son pantalon ou sa culotte par-dessus sa jupe. D’autres s’imaginent en philosophe solitaire et omniscient, griffonnant des milliers de pages illisibles à la lueur d’une bougie déclinante. On trouve aussi le mode Alexandre, César, Napoléon ou — insère ici le nom de ton dictateur sanguinaire préféré — ces invraisemblables psychopathes persuadés que leur génie missionnaire les autorise à décimer quiconque s’y oppose ; on croise le mode gourou, narcissique, illuminé, pervers absolu et comptable émérite ; on se sauve en catimini devant le mode rêveur placide les dimanches de pluie ; on se moque du mode « énervé devant sa télé après un nouveau match perdu » ; on vitupère contre le mode « rien à foutre » ; on active le mode « si tout le monde était comme moi » ; on craint le mode « vivement la fin du monde » ; on a du mal à énumérer tous les modes divers et variés qui ont tous en commun d’être sans aucune modération.

Car sauver le monde n’est pas une mince affaire. Déjà, le sauver de qui, de quoi ? Pour qui, pourquoi ? De plus, de quel monde parle-t-on ? S’agit-il d’un monde altruiste englobant l’ensemble de l’univers connu ou d’un monde plus intimiste, frileusement tapi entre deux circonvolutions d’un cerveau hermétique ? S’agit-il d’un monde imaginaire reproduisant fidèlement les concepts consuméristes appris par la publicité et la télévision ou d’un monde plus autocentré, un monde dont la cartographie ressemble comme deux pliures d’origami sur du papier de verre à un nombril excentrique et/ou égocentrique ?

La première étape de toute mission de sauvetage consistera à identifier avec précision ce qu’est le monde à sauver. La seconde étape sera de déterminer avec tout autant de précision les maux que ce monde encourt et les méthodes par lesquelles il sera possible de le secourir.

Par exemple.

Mon monde à moi est à l’exacte équidistance entre l’immensité insondable de l’univers et la cicatrice millimétrée de mon modeste nombril. Ce monde est en fait limité à tout ce qui respire d’une manière ou d’une autre sur cette planète, augmenté de tout ce qui est nécessaire à cette respiration. Il ne s’agit donc que de la partie visible de la Terre même si cette visibilité ne s’étend pas au-delà de la station spatiale internationale non plus qu’en deça d’un microscope électronique de génération récente.

Cette partie visible me semble courir un danger plus pernicieux qu’une simple disparition pour des tas de raisons dont la principale n’est pas le réchauffement global même si ce dernier va profondément modifier les conditions de respiration de tout ce qui y vit. Ce qui y survivra permettra la continuité de cette visibilité. Il n’y a donc pas de danger immédiat d’un strict point de vue biologique. D’autant que je t’ai déjà fait part de tout ceci notamment dans ce texte-là (« 2022, la fin du monde n’existe pas »).

Le plus préoccupant, à mon sens, est l’état d’agressivité de certains bipèdes. Une agressivité patiemment, volontairement et surtout efficacement exacerbée par d’autres bipèdes qui l’alimentent de leur bêtise, de leur mysticisme ou de leur simple incompétence, quand ils ne regardent pas ailleurs, par exemple sur la feuille de dividendes qui leur rappelle comment — et surtout de combien — cette agressivité a grandement revalorisé leur capital.

L’agressivité des bipèdes est une chose par ailleurs fort curieuse. C’est une fonction que l’on trouve chez beaucoup d’espèces. Elle a un rôle social évident au sein desdites espèces mais également entre espèces partageant un territoire commun. Elle est propre à chaque espèce et se manifeste de façon à peu près uniforme chez tous les individus d’une même espèce. Par contre, l’agressivité d’une anémone de mer n’est pas comparable à celle d’un chien enragé. Certaines espèces comme le capybara en semblent totalement dépourvues. Ce qui est encore plus étrange.

Chez les bipèdes, cette fonction d’agressivité est très inégalement répartie. Elle peut se faire latente et exploser sans prévenir autant qu’elle peut être cyclique voire constante. Elle peut aussi — paraît-il, car c’est un phénomène assez rare — être totalement absente. Quand elle s’exprime, elle est tout autant un outil de conquête et de domination qu’un mécanisme de défense. Elle peut parfois être endogène, résultante de nombreuses failles psychologiques et de prime abord tournée vers soi. Elle relève alors de la psychanalyse et sort de mon propos. Mais le plus souvent, l’agressivité chez les bipèdes est exogène. Elle est essentiellement provoquée par autrui pour des raisons très diverses. Mais elle nous concerne tous et toutes puisque nous pouvons toutes et tous en être les marionnettes, soit pour permettre une agression, soit pour en être la victime.

Par exemple.

ATTENTION : SUJET SENSIBLE

Si ton agressivité est déjà à fleur de peau tu peux arrêter ta lecture après ce point final. Si tu la continues, ne viens pas te plaindre ensuite. Tu as bien sûr le droit d’avoir et d’émettre un avis différent. Mais calmement et respectueusement ainsi que je m’apprête à le faire.

Si tu me lis, c’est que tu ne vis pas dans une grotte au fin fond d’une forêt désertée par les humanoïdes. Tu es donc au courant que la guerre est partout. Même si elle n’a pas encore revêtu l’intégralité de ses habits de « know hell », elle a déjà le parfum d’une WW3 (troisième guerre mondiale, en français). Et tu reconnaîtras sans difficulté que la guerre est certainement la forme la plus aboutie d’agressivité. Tant en intensité qu’en conséquences.

La guerre possède une place privilégiée parmi nos marottes préférées de bipèdes notamment parce qu’elle a souvent comme alibi de vouloir « sauver le monde ». À ce titre, elle est constitutive de nos civilisations successives qui se sont construites et ont été détruites par d’innombrables guerres. Au point qu’il semble impossible d’imaginer un monde sans guerre. La guerre bénéficie de livres spécialisés — note pour les plus jeunes : il s’agit de tutoriaux — des écoles pour apprendre à la faire, des salons pour s’équiper et des usines pour fabriquer ces équipements. Elle a même ses propres lois et ses propres tribunaux.

Le plus connu, peut-être le plus influent, de tous les livres spécialisés a pour titre « L’Art de la Guerre » et serait l’œuvre d’un militaire chinois nommé Sun Zi. Son titre est explicite. Il considère la guerre, non pas comme une calamité à éviter à tout prix mais plutôt comme une discipline rigoureuse enfermée dans des codes et des doctrines. On peut comprendre la nécessité de formaliser des stratégies à une époque où les guerres étaient continuelles mais de là à en faire un « art »… Même si le mot « art » est ici pris dans sa forme manufacturière, faut-il pour autant considérer Alexandre, César, Napoléon et — insère ici le nom de ton dictateur sanguinaire préféré — comme des « artistes » voire comme de simples manufacturiers en coups et blessures ?

Je ne suis pas historien et j’ai la flemme de passer les dix prochaines années à le devenir mais il me semble qu’il y a depuis la nuit des temps une guerre en cours quelque part sur cette planète. Cela dit, toutes les guerres ne se valent pas. Médiatiquement parlant. D’une part, parce que seuls les vainqueurs auront le droit d’en écrire l’histoire et, d’autre part, parce que les histoires ainsi récupérées ne seront pas toutes susceptibles de déclencher un tournage hollywoodien. Difficulté supplémentaire, il faut désormais prendre en compte le fait que les guerres d’aujourd’hui ne sont pas seulement militaires. Elles sont aussi économiques, culturelles et numériques.

Le mot guerre, jusqu’à très récemment, désignait un conflit militaire entre au moins deux nations constituées. C’est ainsi que pendant très longtemps la France a officiellement préféré parler d’évènements plutôt que de guerre concernant la difficile décolonisation de l’Algérie. Or, il n’est plus rare, aujourd’hui, d’avoir des guerres au sein d’un même état. Ce qui a pour conséquence première, en général, la mort dudit état et la constitution de nouveaux états reprenant parfois le nom d’anciennes puissances locales. La guerre de Yougoslavie illustre bien ce phénomène. Beaucoup d’états africains sont en guerre continuelle avec eux-mêmes selon le taux de survie des milices en place et la vivacité des milices rivales.

De nos jours, donc, loin du formalisme quasi poétique d’un Sun Zi, on peut distinguer trois sortes de guerres opposant des forces armées :

  1. Une guerre entre milices au sein d’un état constitué dont le cas le plus récent et le plus étrange est celui du Soudan du Sud.
  2. Une guerre traditionnelle entre deux états frontaliers sur fond de désaccord à propos desdites frontières. Exemple actuel de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
  3. Une guerre éternelle que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter tant elle cristallise toutes les options guerrières possibles. Exemple unique dans l’histoire de l’humanité, cette guerre entre forces palestiniennes et gouvernements israéliens.

La guerre au Soudan du Sud est l’exemple typique d’une guerre en théorie impossible dans un état d’une pauvreté absolue bien qu’il possède des ressources minières et pétrolières et quelques hectares de verdure agricoles. Malgré cela, deux factions rivales arrivent à suffisamment se fournir en armes et en munitions pour se tirer dessus au hasard et transformer la seule ville du pays en morgue à ciel ouvert. Sous l’œil impassible d’une communauté internationale qui doit certainement y trouver son compte dans l’écoulement de ses stocks d’armes destinés à la contrebande. Il ne faut pas se voiler la face : le marché des armes de contrebande utilisent exactement les mêmes canaux, les mêmes ressources, les mêmes personnes et les mêmes banques d’affaires que les circuits officiels. D’une part, parce qu’il n’y pas tant de gros fabricants d’armes dans le monde et que le déplacement par tonnes de ce type de marchandises ne peut pas se faire discrètement. D’autre part, parce que les circuits officiels dépendent pour beaucoup du maintien en vie d’une myriade de circuits clandestins dont certains seront appelés à devenir officiels selon l’issue des combats. Business as usual.

La guerre entre la Russie et l’Ukraine est plus classique. Deux états frontaliers, autrefois réunis, un agresseur (l’armée russe), une agressée (la population ukrainienne), une spectatrice apeurée (la Communauté Européenne), une population mondiale globalement indifférente (l’Europe c’est loin, l’Europe de l’Est encore plus, et surtout, un lot de problèmes à régler en interne suffisamment importants et prioritaires). Tout est réuni pour un enlisement de long terme qui se concluera par un traité bancal afin de permettre la remise en route des infrastructures, le repeuplement des deux pays, la remontée des rancœurs et la reprise des hostilités.

La guerre entre les armées palestiniennes (le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban) et l’armée israélienne est un conflit par nature insoluble. D’une part, parce qu’aucun des belligérants ne souhaitent un arrêt du conflit avant l’anéantissement total de l’autre, d’autre part, parce que ce conflit déborde très rapidement dans des affects irréfléchis enflammant instantanément les partisans de l’un et l’autre camp, ces partisans étant très largement disséminés à travers le monde. C’est ce dernier aspect qui fait de cette guerre une guerre universelle. D’autant que le traitement médiatique de cette guerre empêche d’être neutre ou simplement et naturellement hésitant quant à juger des responsabilités de l’une ou l’autre des forces armées alors même qu’au sein des populations concernées les avis sont parfois divergents.

Ce bout de territoire — très riche sur le plan de la paléontologie et de la protohistoire — a toujours été l’objet de peuplements, de convoitises et d’appellations diverses puisque géographiquement situé au centre du « Croissant Fertile », complexe réseau d’échanges et d’innovations entre les deux rives de la Méditerranée et entouré — voire encerclé — au fil du temps par de puissants empires et de terribles armées. La riche histoire de ce bout de Proche-Orient est aussi en partie celle de l’empire Perse, de l’empire Babylonien, du royaume d’Égypte, de l’empire Romain, de l’empire Ottoman, de l’empire Britannique et des nombreux califats et sultanats régissant l’expansion musulmane. Cette histoire est aussi celle des croisades descendues de l’Europe chrétienne, des incessantes guérillas intestines et de l’immigration massive — voire forcée — de familles juives de Russie, d’Europe Centrale et d’Allemagne, jusqu’à la constitution d’un État juif qui va exacerber les tensions déjà vives entre colons juifs et nationalistes musulmans. Aujourd’hui, indépendant politiquement, puissant économiquement et industriellement, ce territoire est désormais l’enjeu majeur d’une partie d’échecs déguisée en concours de mort subite entre les courants fondamentalistes des trois branches de l’Islam moderne (Chiites, Sunnites et Wahhabites). Autant dire que cette région n’a certainement pas souvent connu les délices d’un temps de paix.

Cette propension à attirer la foudre est évidemment due au fait que chacun des trois monothéismes a érigé cette région en « Terre Sainte » et en refuse le partage même si, par période, une tolérance fragile est observable.

Et comme s’il ne suffisait pas que ce sac de nœuds soit aussi translucide qu’une encre bitumée renversée dans un ristretto fumé à la tourbe, les raccourcis — volontaires ou non — dont font assaut les journaux n’arrangent rien.

D’une manière générale, je n’aime pas la globalisation dès qu’il s’agit de groupes d’êtres humains. Je veux bien entendre parler de l’humanité comme groupe zoologique particulier. Je veux bien accepter les termes femelles et mâles dès lors qu’il est question de reproduction sexuée. À l’extrême limite, quand mon cerveau sera fatigué d’avoir planché sur un texte aussi long, je ne m’offusquerai pas de t’entendre prononcer des mots comme Africains, Asiatiques, Américains ou Européens tant que la conversation se maintient dans un domaine strictement géographique.

Pour le reste.

Les guerres sont très rarement des conflits opposant des populations parfaitement homogènes et totalement antagonistes. Les guerres sont même, le plus souvent, honnie par ces mêmes populations puisqu’elles en sont toujours les victimes, qu’elles se trouvent devant ou derrière le canon, et, dans tous les cas, toujours en-dessous des bombardiers.

De la même façon que l’Ukraine n’est pas agressée par la Russie mais par Vladimir Poutine, je refuse d’entendre parler d’un conflit israélo-palestinien ou d’une guerre entre Palestiniens et Israéliens car ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Les guerres, absolument toutes les guerres sont le fait de dirigeants belliqueux. En l’occurrence, la guerre actuelle au Proche-Orient est une guerre entre deux dirigeants. D’une part, le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, réfugié au Qatar et protégé par les émirs de cet étrange et antipathique pays sans peuple. D’autre part, Benyamin Netanyahou, chef du gouvernement d’Israël, allié fidèle des partis d’extrême-droite. Une extrême-droite d’une extrême violence physique et verbale totalement incompréhensible et surtout incongrue dans un pays qui est le fruit d’une tragique et récente histoire. La Shoah n’a visiblement pas guéri tout le monde de ce type d’idéologie.

Ainsi, cette guerre est une lutte sans merci entre un fascisme et un fascisme. On ne peut pas accuser l’un sans accuser l’autre. Ils marchent main dans la main. Ils se haïssent mais ils se nourrissent l’un l’autre. Au-delà d’une différence de méthodes et de moyens, leur but est identique : exterminer l’autre. Au détriment des populations civiles.

Le fascisme a un besoin vital que la population qu’il veut contrôler soit intégralement sourde et aveugle à toute source extérieure d’information. Les méthodes pour y parvenir sont bien connues et relèvent toutes de l’endoctrinement de masse. En temps de guerre, cet endoctrinement est rendu plus facile par le nombre croissant des victimes, notamment les femmes et les enfants. Mais aussi, pour beaucoup, des parents, des amis, des voisins. La dynamique est toujours la même. Du chagrin à la colère. De la colère au ressentiment. Du ressentiment à la haine. Et la haine, mission accomplie, rend aveugle et sourd.

Une guerre entre fascistes a donc besoin d’un nombre conséquent de victimes civiles afin d’attiser la haine entre populations. En temps de paix, l’endoctrinement de masse passe par la médiatisation : livres de propagande, émissions de télévision racoleuses, articles orientés de journaux, navets cinématographiques et leurs super héros en carton… Tout média est potentiellement vecteur de l’ignoble. Tout comme il est potentiellement vecteur de l’inverse. Ce qui rend difficile la détection anticipée de toute propagande.

Que faire ? Quoi dire ? Comment agir ? Comment ne pas réagir ? Ces questions sont légitimes mais tardives. Une fois que la guerre est en route, il n’existe aucune méthode douce et réfléchie pour y mettre fin. Il y a parfois des semblants de trêve dont se félicitent les diplomates mais elles sont souvent liées à la nécessité qu’ont les deux camps de souffler.

Une guerre ne s’arrête que lorsque au moins une de ces conditions est remplie :

  • manque de capitaux, de munitions ou de combattants (dans cet ordre prioritaire), obligeant une des deux parties à capituler ;
  • extermination d’autrui jugée suffisante par la partie la plus puissante ;
  • conditions météorologiques ou tectoniques exceptionnellement intenses ;
  • débarquement soudain d’aliens kakiphages accro au jus de tanks et aux brochettes de portes-avions.

La première de ces conditions est ce qui fait craindre le pire pour l’Ukraine et qui permettra peut-être un arrêt définitif des combats au Soudan du Sud. Mais elle a peu de chances de voir le jour au Proche-Orient où les deux armées sont richement dotées par leurs alliés respectifs, les mollahs iraniens pour le Hamas, le gouvernement états-unien pour l’armée israélienne.

La deuxième est le but recherché par le Hamas et par Netanyahou. C’est une forme de Graal sans lequel même le camp vainqueur (s’il y en a un) se sentira floué. Dans les conditions actuelles, j’imagine mal le Hamas détruire la majeure partie de la population ou de l’armée israélienne. L’inverse est beaucoup plus plausible.

La troisième est assez peu probable au Proche-Orient bien que cette zone est sujette à de nombreux tremblements de terre de faible intensité. De même, le Soudan du Sud, bien que situé sur le grand rift Est-Africain a peu de chances de voir sa guerre interne se terminer de cette façon. Cette troisième condition pourrait par contre donner un sursis à l’Ukraine si l’hiver se fait beaucoup plus rude que d’habitude.

La dernière ferait sûrement un scénario spectaculaire pour un énième et stupide blockbuster. Mais c’est malheureusement notre dernier espoir.

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