Une théorie de 18 mètres, ça n’existe pas !

Vite fait, moi qui voulais ralentir un peu les publications, mais je suis bien obligé de réagir à l’effarement que provoquent les errements des nouveaux croisés de la famille pour tous… Comment faudra-t-il leur faire comprendre que la « théorie du genre » ça n’existe pas ? Que ce concept a justement été inventé par ceux qui s’y opposent ! Je ne sais pas quel nom compliqué porte cette maladie mentale mais le remède est simple : ré-flé-chi-ssez !

Et puisque l’enjeu est l’école maternelle, retournons-y en contine :

Une théorie de dix-huit mètres
    Avec un chapeau mais pas de tête
        Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Une théorie basée sur des bobards
    Des menteries, des racontards
        Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Une théorie pour les français
    Qui confondent le latin et le javanais
        Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Et pourquoi pas… ?

Pourquoi pas ? Et bien, parce que si ça existait, ce serait sexiste et ce serait bien triste. On est quand même en 2014 ! deux-mil-qua-torz… 0000011111011110 (en binaire)… Et 2014 après JC, hein, pas avant…

De plus, pour que ça existe il faudrait que sous le chapeau sans tête se soit développée une épaisseur de bêtise crasse d’à peu près dix-huit mètres.

Il faudrait qu’aujourd’hui, en France, dans un pays malgré tout riche et éduqué, il y ait des gens (également riches et éduqués) qui imaginent :

  1. que les différences comportementales entre les garçons et les filles ne sont pas culturelles ;
  2. qu’il faut donc conserver cette culture de différenciation comportementale…

Genre (si j’ose dire) : puisque ce ne sont pas les loups qui dévastent nos troupeaux, continuons de tuer les loups !

Il faudrait que parmi ces gens, qui n’existent pas, il y en ait qui imaginent que des adultes — eux-mêmes probablement parents — vont être payés par l’Éducation Nationale pour apprendre aux touts-petits à se caresser la couenne, à se griffer le singe, à s’astiquer le réverbère, à se gamahucher l’abricotine, à mettre une robe pour jouer au docteur et à l’enlever pour jouer au curé !

Ça te paraît crédible ces scènes ordinaires dans une école maternelle, quelque part dans l’ouest parisien, d’ici moins d’une dizaine d’année :

  • Non, Xavier-Alfed, on t’a déjà expliqué qu’on ne se masturbe pas avec les pieds alors lâche ton goûter, s’il-te-plaît.
  • Oui, Claire-Amandine tu peux fister ta Barbie mais tu fais d’abord attention à lui retirer les bouts de GI Nico qui dépassent.
  • Jean-Théophile, prête ton kiki à tes petits camarades, ils ne vont pas te le manger !
  • Rhôôôô, Marie-Fatima, tu ne sais toujours pas faire la différence entre lécher et mordre mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ?

Puisqu’ils aiment tant se battre contre les moulins qu’ils ont eux-mêmes construits, je leur propose, gracieusement, de mettre au point une loi anti-cons et d’ensuite sortir manifester pour son abrogation… Avec un peu de chance, cette fois ils gagneront et nous aussi !

Et parce que des gens plus sérieux que moi se penchent depuis longtemps sur ce sujet :
un article de Titiou Lecoq sur slate.fr
un autre de Anne-Charlotte Husson sur cafaitgenre.org

*

ponton noyé dans la Marne à Chennevières
Il semble qu’une certaine France continue de rouiller dans la boue du crétacé…
(photo de l’auteur – Champigny-sur-Marne, 14 août 2013)

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