Aux frites, citoyens !

C’est le monde à l’envers ! Au moins, l’Europe ! En tout cas sa partie presque nord, près du Nord. Voilà que la Belgique se fout ouvertement de notre gueule de franchouillard arrogant et jamais content.

A-t-elle vraiment tort ? Qu’est-ce que c’est que cette France qui se plaint tout le temps, de tout et de son contraire ? Pourquoi notre fière devise, « Liberté Égalité Fraternité » est-elle devenue « Moi, Moi, Moi » ? Comment peut-on à la fois virer Sarkozy et acclamer Valls ? Comment peut-on d’une main exiger le retour des fraudeurs fiscaux et de l’autre s’opposer à la séparation au sein des banques des activités de dépôts et des activités de spéculation ? Comment peut-on encore avoir Ayrault (l’anti-héros parfait) comme premier ministre quand il n’est même pas capable de prendre une décision cohérente et concertée et qu’il fait passer pour des cons ses propres potes qui disaient encore l’inverse une heure avant à la télé ? Comment n’a-t-on pas encore remplacé Marianne par un scooter puisque l’audimat est en faveur du second ? Comment peut-on laisser un pays, qui n’a pourtant rien d’une nation sinistrée, s’enfoncer dans la rancœur et la haine de soi au point de ne plus penser qu’à aiguiser les battes de base-ball et les taser ? Comment peut-on dénigrer à ce point les êtres humains qui nous entourent en les (dé)classant par catégories où l’infamant le dispute au méprisant : immigré, chômeur, assisté, femme, syndicaliste, patron, journaliste, footballeur, racaille, nanti, fonctionnaire, ministre, musulman, juif, catho, prostituée, anarchiste, jeune, intermittent, homo, vieux, paysan, étudiant, chasseur, professeur, noceur, bijoutier, routier, rentier, Maire de Poitiers, père à moitié, pêcheur au large, prêcheur sans fond, pas vraiment français, pas assez français, pas du tout français, trop français !

Pour un peu on ne s’entendrait plus râler dans tout cette cacophonie !

Nos voisins belges nous démontrent pourtant depuis quelques années qu’on peut tout à fait s’engueuler en flamand pendant les élections (et surtout devant les caméras) tout en faisant avancer le pays d’un pas tranquille et assuré sur le chemin de la justice sociale. Et tout en continuant de brasser les meilleures bières du monde.

Et sans forcément savoir à quoi sert un escalier…

escalier contre un mur
Sans commentaire. (photo de l’auteur – Liège, 12 juin 2012)

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