Une machine à remonter le temps

Revenir en arrière. De quelques jours ou de quelques années. Selon ses points de rupture personnels. Pas forcément pour tout effacer. Pour essayer autre chose. Prendre cette autre option sur laquelle on avait hésité.

Une bête machine avec le choix dans la date et des bières dans le frigo.

On aimerait tous avoir ce genre de machine. Ou ce genre de pouvoir pour les plus technophobes (dont je fus fort longtemps un digne représentant).

On aimerait certainement, pour commencer, remonter au 12 de ce mois. De cette année. De ce monde. Cet ancien monde. On aimerait alors déclencher une grève au Bataclan. Une grève dure, propre à faire annuler le concert du lendemain soir. Sous l’œil numérique des touristes. Il n’y a plus qu’eux que les grèves amusent. So frenchy !

On aimerait que des groupes d’amis s’engueulent au téléphone et sur les réseaux sociaux : Tu fais chier, on va toujours dans ton café du XIe ! J’en connais un sympa dans le XVe. Allez, quoi ! Il ne va pas disparaître demain ton café !.

On aimerait que les taxis, les camionneurs, les agriculteurs (mais pas les institutrices car ce n’est pas leur place) bloquent le périphérique et les autoroutes autour de Paris. Et empêchent tout nouveau véhicule d’entrer dans la capitale.

On aimerait que les marchands d’armes (à l’instar des marchands d’imprimantes) équipent leurs merdes d’un dispositif d’obsolescence programmée et que tout s’enraye le vendredi matin.

On aimerait aussi que les marchands d’armes n’installent pas un tel dispositif sur les machines à remonter le temps.

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