Qu’homme il se doit (d’honneur)… #4

J’ai toujours pensé que j’avais là un filon en détaillant dans cette série les crétineries de mes contemporains à qui je rajoute trois syllabes finales pour le cas où des enfants seraient amenés à lire ce blog. Toutefois, je n’ai jamais voulu exploiter outrancièrement ce filon. Par peur d’y rester enfermé. Ils sont si nombreux ! Et si temporains !

Cela dit, de temps à autre, il faut pouvoir se soulager autrement qu’en incendiant un véhicule de la police (qui est un bien public, par définition) surtout lorsque des personnes — même en uniforme — se trouvent encore à l’intérieur.

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On commence donc par les crétins de la semaine. Voire du mois. Probablement de l’année puisqu’il n’y a pas d’élection cette année.

Incendier une voiture au milieu d’une foule est déjà en soi quelque chose de passablement crétin. Pas tant par le risque — très limité — d’explosion : cette éventualité n’arrive qu’au cinéma. Mais, depuis la première tentative de maîtrise du feu par Robert-le-maladroit il y a environ 500 000 ans, on sait qu’une flamme n’aime rien tant qu’à se propager rapidement vers tout ce qui est inflammable autour d’elle pour peu que le vent, le vent fripon, le vent maraud, veuille bien lui souffler la bonne direction.

Surtout, incendier volontairement un véhicule avec deux personnes inactives à bord ne pourra jamais passer pour une revendication politique. C’est une tentative d’assassinat, purement et simplement. Évidemment, d’autres crétins plus gouvernementaux mais tout aussi menteurs, vont se délecter de cette imbécilité de gamin immature (puisqu’au final personne n’a été ne serait-ce que blessé) pour condamner l’ensemble des #NuitDebout et de leurs rassemblements.

La violence ne sera jamais une solution. Elle pourra, dans certains cas très précis, être une réponse immédiate, instinctive, à une violence soudainement subie. Mais il n’existe aucun exemple dans la déjà longue histoire de l’humanité d’un problème réglé par la violence. Bien au contraire. La situation actuelle, tant économique que sociale et écologique, est la résultante de violences successives. Des violences non instinctives. Des violences pensées, planifiées, froidement exécutées par des crétins égoïstes en mal de sensation forte. Et parfois, comme cette fois, cagoulés. Car le courage n’est jamais ce qu’il y a de plus ostensible chez les crétins.

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La crétinerie peut souvent prendre des atours comiques. Comme une pantalonnade, au sens historique de ce mot hérité d’un personnage de la commedia dell’arte. Cette fois, dans le rôle de Pantalon, le syndicat des agriculteurs des Hautes-Alpes dont les adhérents se plaignent — mais un agriculteur qui ne se plaindrait pas aurait-il seulement le droit de se syndiquer ? — se plaignent de la pourtant modeste présence du loup dans les pâturages. Or donc, Pantalon n’est pas content car un richisssime cousin italien de passage en vélo par son village est venu escorté de son fétiche qui — quelle ignominie ! — représente un gentil loupiot souriant.

Moralité : prédateur en peluche, intelligence en moinche.

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Pendant ce temps-là, nos amis les plus-que-riches s’ennuient.

Je veux bien te concéder que la vie est moins drôle lorsqu’elle est déjà gagnée avant même que tu ne saches marcher ce qui de toute façon ne te servira pas à grand chose puisque tu auras un chauffeur qui ne te déposera jamais chez Pôle-Emploi. Et comme tu t’emmerdes, tu fais du cinéma. Et le hasard, qui est loin d’être un crétin, a fait en sorte que tu naisses dans une famille de producteurs. Cool, non ? Mais ça n’a sûrement aucun rapport avec ta présence dans leurs quelconques navets puisque tu as fait… attention, suspense insoutenable… l’école de la vie !

Ma quale scuola di vita, stupida ? Coupez ! On la refait !

Jusqu’ici, les seule femmes que je me suis permis de traiter de connes sont des politiciennes. Il est donc fort possible, chère Léa, que tu te sois simplement trompée de métier.

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Il y a quand même, comme toujours, de quoi se réjouir. Et lorsqu’il faut amuser la galerie en étant plus ridicule qu’une armée de Pantalon des Hautes Alpes à l’école de la vilenie, on peut compter sur le Paris-St-Germain.

Quand j’étais au collège, il y avait un grand de 3e qui venait taper les 6e et qui se prenait pour un dur. Jusqu’au jour où un grand frère est descendu du lycée voisin pour lui casser la gueule. Ibrahimovic au PSG, c’est exactement la même histoire. Planter des buts à Rennes ou à Bordeaux ça l’amuse mais dès qu’arrive Madrid ou Barcelone, y’a le téléphone qui sonne… euh, non… il n’y a plus personne que tu impressionnes. Tu te fais même taper comme cette année par un redoublant de 4e ! La honte.

Zavatta Ibrahimovic qui aurait quand même osé : Came like a king. Leave like a legend. Ce qui doit pouvoir se traduire par : Je suis en panne sur le parking, je repars comme le gendre.

Le gendre de Pantalon. Mais en short.

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