Punk’s not dead

Cette année, la Fête de la Musique avait des allures d’un voyage dans le temps par la grâce d’un mini festival de musique punk sur la Place d’Aligre où ça pogotait comme aux plus belles heures de 1977 et des « No Future » vociférés par des guitares sursaturées de rage et de rancœur.

Sur l’ensemble de la programmation, la grosse claque à la fois musicale, visuelle et textuelle a été le set des Marteaux Pikettes. De vrais riffs destroy et des textes inspirés, drôles, précis, décalés qui n’oubliaient pas les deux thèmes incontournables du genre : l’anticapitalisme absolu et la revendication anarchiste.

La particularité du groupe est discernable dès que celui-ci monte sur scène : deux gars (batterie, guitare), deux filles (chant plus guitare, basse). D’où des textes plus féministes que la moyenne (le superbe « Voilà pour toi ») et une attitude plus sobre mais pas moins énergique. À noter que la guitariste-chanteuse joue d’une guitare à une corde. Effet ryhtmique garanti ! Bonus : une belle reprise du R.A.M.O.NE.S de Mötörhead.

Une vraie belle découverte à suivre. Parce que ce groupe résonne (et raisonne peut-être) plus loin que la simple étiquette punk.

La musique et l’attitude des groupes punk ont souvent été desservies en terme de reconnaissance par cette étiquette volontairement frustre : une grosse guitare, une batterie survitaminée, une voix hurlant des textes simples bien que réalistes. Une étiquette que les autres groupes du soir — notamment les toujours efficaces LSM — se sont efforcés de graver avec conviction dans les pavés de la place. Sait-on jamais ? Ces pavés pourraient bientôt resservir…

« A quand le grand séisme, ici gît le capitalisme
Bonjour bonheurs qui resurgissent… Au bout des poings, des Anarchistes. »

[Les Marteaux Pikettes, Chou de Bruxelles, sur l’album Racines Carrées De Vos Utopies]

Les Marteaux Pikettes, Place d’Aligre, 21 juin 2022

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