Le chaos des décès fait en général peu de bruit. Et selon que tu es Diego Maradona ou Anne Sylvestre, les cors funèbres de la renommée seront plus ou moins bien embouchés. Pourtant. Peut-on réduire Maradona au simple jeu de football ? Peut-on réduire Anne Sylvestre au nécessaire combat pour la visibilité des femmes ? On peut. On peut les opposer. On peut aussi se souvenir de leur étrangeté solitaire, de leur énergie, de leur acceptation du sort qui les a séparé de leurs congénères, faisant de l’une une quasi-paria, faisant de l’autre un quasi dieu vivant. On peut se souvenir que ce qui caractérise essentiellement l’artiste, au-delà de son matériau, est le don total de soi. Dans des registres différents, certes, Anne Sylvestre et Diego Maradona ont tout donné pour la même cause : redonner au monde son innocence et sa beauté d’origine.
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