Ça fait combien de temps que je n’ai pas râlé ? Au moins dix minutes… J’en peux plus ! Tout ça à cause des trains, du train-train, de l’arrière-train et de l’entrain. Attention, ce pétrin est omnibus et s’arrêtera absolument partout. Je te rappelle que les colis piégés doivent être é-tic-tac-quetés et que les poliltichiens doivent être tenus en laisse et équipés de muselières définitives. Le Cynozophrène jamais ne freine et te souhaite un bon voyage.
Si tu veux faire le voyage en musique et faire en sorte que le train continue de rouler, passe par ici, par là, par là aussi, là là itou, et enfin là.
Des trains
On commence gentiment par la blague de l’année.
Merci à la SNCF (Société Nationale des Cotillons et Farces) et à ses nouveaux trains trop larges pour des milliers de quais qui sont donc condamnés à être rabotés comme de vulgaires crédits culturels dans une mairie de droite.
— Bonjour Monsieur le marchand de trains, je voudrais des nouveaux trains, plus beaux, plus gros, plus chers.
— Mais certainement Madame Foldingue. Je me permets de vous recommander ce modèle-ci, le « Rocco Motive ».
— Il est joli mais… Il n’est pas un peu euh… trop gros ?
— Tout dépend de vos possibilités d’écartement, Madame Foldingue… Voulez-vous que nous les vérifions ensemble ?
— Rhôôôô, Monsieur le marchand de trains mais vous êtes un polisson !
— Rhââââ, Madame Foldingue, notre magasin vous offre vingt centimètres supplémentaires au prix de vingt fois le prix du centimètre, c’est une affaire !
— Vous m’avez convaincue ! J’en prends cent douze hectolitres.
Du train-train
On continue dans le registre de la vaste blague avec les élections européennes. Cette Europe que, bizarrement, les anglophones prononcent « You, rope ! » et jamais « Your hope ! »… Mais, comme disent (à peu près, je n’ai pas vérifié) ces même anglophones : « At the end of your rope, there’s still your hope ! »
Le temps de ces élections très particulières est aussi le temps de la résurrection de tous les « petits candidats » : petits par la taille et par l’intelligence comme (au hasard) ce bouffon de Dupont-Aignan qui a fait ses premières classes à l’UMP et qui se prend désormais pour le rejeton rejeté de Le Pen et de Sarkozy.
Oyez, braves gens, l’histoire peu commune du fou qui, après avoir renoncé à peindre son plafond, décide de faire transiter des armes entre deux pays européens pour dénoncer la porosité de frontières qui n’existent plus…
— Bonjour Monsieur le douanier. Je n’ai rien à déclarer, je peux passer ?
— Ha, ben j’men fous, Monsieur Foldinguet, j’suis pas douanier.
— Ha ? Vous ne surveillez pas la frontière ?
— Quelle frontière, Monsieur Foldinguet ?
— Ben entre la France et l’Europe, pardi ! Il y passe n’importe quoi, un vrai gruyère !
— Ha, je ne suis pas d’accord, Monsieur Foldinguet. Le gruyère c’est suisse et la Suisse c’est pas en Europe. Vous pouvez demander à Monsieur Cahuzac.
— Il est douanier Monsieur Cahuzac ?
— Ha ça non, Monsieur Foldinguet, il peut pas être douanier : lui aussi est un imbécile.
De l’arrière-train
Sinon, au registre des grands classiques, l’UMP a encore piqué dans la caisse. Sauf que cette fois il s’agit de leur propre caisse et non de celle de l’État (mais comme leur propre caisse est largement alimentée par celle de l’État, au titre de la loi sur le financement des partis, ça revient un peu au même). Et comme par hasard, celui qui veut être chef (Fillon) trouve que celui qui est chef (Copé) fait vraiment un très mauvais chef puisque ce sont les copains du chef qui s’engraissent sur le compte du parti.
— Dis-donc, Fillon, c’est pas toi, par hasard, qui aurait malencontreusement fait fuiter des infos ?
— Ha mais que nenni, mon bon colosse Copé (je considère que Copé est un petit trou du cul aussi lui ai-je trouvé ce joli surnom de « colosse Copé »).
— Que quoi ?
— Que pas du tout.
— OK… Donc tu vas m’aider à me remettre sur les rails ?
— Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ! Mais bien entendu, voyons. Je n’oublie pas que tu es notre chef de gare !
Sans compter que cette affaire est totalement indépendante de celle-ci. À se demander si l’UMP n’est pas l’acronyme de l’Union des Malfaiteurs Pressentis… Le genre de types que tu as envie d’envoyer en stage à la SNCF pour qu’elle leur rabote le caquet !
De l’entrain
Cette période de l’année est la plus terrible quand on feuillette les infos en diagonale car partout il n’est question que du Festival de Cannes, cet évènement le plus prisé des médias, évènement à peine parasité par Roland-Garros et la Coupe du Monde de football qui se déroulent juste après. Pendant quinze jours tu as droit à des moules en silicone et lunettes de soleil et aux explications pré-écrites des spécialistes (les mêmes qui resservent chaque année pour des films différents) sur le pourquoi du comment de ce film tibétain (pardon, de cette longue fable onirique et sensuelle sur la beauté du monde malgré la cruauté du monde) qui réussit, malgré son budget qui ferait rire le plus scrupuleux des trésoriers de l’UMP, à transcender la symbolique narrative avec son long plan séquence de trois heures trente sur le train bloqué en gare de Lhassiota, réquisitoire violent et courageux contre la corruption des contrôleurs chinois dans les wagons de troisième classe, film subversif jusque dans sa bande originale qui ne comporte que des chansons de Serge Lama.
Je ne sais plus quel réalisateur (et je m’en fous un peu) est venu présenter à Cannes (où règne l’anarchie et l’absence d’esprit commercial) un film censé dire du mal d’Hollywood et de ses méthodes… Genre, tu vas aller te plaindre au commissariat que les policiers sont pas gentils…
Je sais pas toi, mais moi, j’aurais tendance à penser qu’à la veille de la troisième guerre mondiale, il serait plus judicieux de s’intéresser à nos amis turcs (ennemis des syriens) et russes (amis des syriens) qui restent quand même les grands favoris pour la prochaine remise de napalm d’or.
La liste des favoris :
- le juste prix d’interprétation masculine à Vladimir Poutine pour son rôle dans « Le crime de l’Orient-Express » ;
- le premier prix d’interprétation féminine à Yulia Tymoshenko pour son double jeu dans « Le Transperceneige sifflera trois fois » ;
- le sur-prix de la mise obscène à Bashar al-Assad pour son remake de « La Bête Humaine » ;
- le grand prix du dialogue le prix du grand déraillement à Recep Teyyip Erdogan pour : « Ce n’est pas possible car s’il s’agissait d’un génocide, pourrait-il encore y avoir des Arméniens dans ce pays ? »
Et si tu prends le train de l’info en marche, sache qu’en tennis, Roland a battu Garros par 8 buts à 15 et qu’en Coupe du Monde de football, la Belgique bat le Brésil en finale par 3 à 1. De rien.
▣