Vinaigrette au miel

Quoi de plus basique comme sauce qu’une sauce vinaigrette de base ? Oui, ben justement… trop basique ! Viens voir…

Ça remonte à cet été. J’en avais un peu marre de me casser le cul à touiller cette stupide émulsion pour finalement n’obtenir qu’un goût de trop ou de trop peu : manque de sel, trop de sel, trop de vinaigre, pas assez, et tu mets pas de ceci ? c’est bon pour la santé, et tu mets pas de cela ? ça retarde les embolies cardio-coïtales du genou supérieur gauche (mais seulement après quarante ans)…

Après un bref moment de cogitation intense, je me suis mis au point cette petite sauce, simple, rapide et (à mon palais) délicieuse.

Ingrédients

Les proportions indiquées le sont pour une personne. Même en étant un brin schizophrène, je cuisine pour un. Pour 18 personnes tu multiplies par… euh… je sais pas… 18…

une grosse échalote
J’aime la variété « cuisse de poulet », plus facile à émincer, pour certains moins goûtue (pas faux), en fait moins encline à réveiller ton ulcère si d’aventure tu en cajoles un…
une CC de miel
Le succès de cette vinaigrette repose essentiellement sur le dosage et le parfum du miel ; mon conseil : un miel d’acacia (bien doré, bien liquide) primé au Salon de l’Agriculture… et je ne dis pas ça parce que c’est une amie qui remporte souvent le prix… tu l’auras compris : qualité indispensable ! Donc, si tu n’habites pas près de chez moi et que tu ne peux pas te fournir en miel du Gâtinais, fais le tour de tes apiculteurs locaux : des gens cools, accueillants et au top de la lutte pour la bio-diversité puisque sans abeilles, plus de floraison, plus de plantes, plus de semis, plus d’agriculture, plus de champs, plus de galipettes dans les champs ! Sauvons les abeilles ! Enrichissons les apiculteurs locaux !
une CC de moutarde à l’ancienne
Oui, à l’ancienne, celle que tu n’aimes pas parce qu’il te reste toujours des grains inidentifiés entre les dents ! En fait, l’avantage d’utiliser de la moutarde à l’ancienne est que tu n’as pas besoin de condiments supplémentaires : c’est déjà salé, poivré, vinaigré ! Et question dosage, il sera toujours le même, une fois que tu en auras trouvé une à ton goût (je ne te conseille pas de marques spécifiques, disons que les deux plus connues font très bien l’affaire…).
quatre CC d’huile végétale
Je précise « végétale », au cas où tu viendrais d’effectuer la vidange de ta machine à écraser les hérissons… perso, je prend une huile au goût neutre pour ne pas interférer avec les ingrédients principaux. Le rôle de l’huile, ici, est de fluidifier la préparation de manière à mieux imprégner ce que tu y rajouteras.

C’est tout pour les ingrédients… et tu ne t’es même pas ruiné !

Ustensiles

En cuisine, une seule règle pour les ustensiles : le moins de vaisselle possible !

  • deux cuillères à café
  • un saladier haut et évasé
  • une planche à découper
  • un couteau aiguisé

C’est bon, tu as tout ? On y va !

Méthode

Commence par émincer ton échalote sans te couper les doigts : le sang coagule vite et romprait la fluide harmonie de ta sauce… Sans faire de purée, tâche d’obtenir les morceaux les plus fins possible. La première fois que j’ai émincé une échalote, je me suis retrouvé avec juste deux morceaux pas très fins… avec un peu d’habitude et de pratique, on arrive à des petits cubes de 2mm sur 3, tout à fait présentables et appétissants…

Une fois émincée, mets-la dans le fond de ton saladier puis rince immédiatement à l’eau chaude le couteau et la planche (pas de détergent !! surtout sur une planche en bois…).

Avec une des cuillères, ajoute le miel, avec l’autre, la moutarde. Tu remarqueras que si la moutarde se laisse docilement évacuer de la cuillère, il n’en va pas de même pour le miel qui résiste et s’accroche désespérément tandis qu’il glisse irrémédiablement vers son destin aillé et moutardu… Laisse la cuillère reposer le plus verticalement possible dans le saladier et attend que le miel ait complètement glissé… une bonne raison pour commencer à prendre l’apéro !

Rince tes deux cuillères, ajoute lal moitié de l’huile et commence à touiller gentiment.

C’est là qu’est l’opération délicate : éviter que le miel ne s’agrège qu’à quelques morceaux d’échalotes en une grosse boule joliment dorée mais intravaillable… donc vas-y doucement au départ… poignet souple, geste ample et régulier… tu vois le mélange « prendre »… ajoute le reste d’huile pour le finaliser.

Dès que tu estimes le résultat satisfaisant, tu rinces tes deux cuillères et tu retournes prendre l’apéro le temps de réfléchir à ce que tu pourrais assaisonner avec ça…

Exemple d’utilisation

Bon, c’est juste un exemple donc je ne rentre pas dans les détails.
Si tu es là c’est que tu as internet et le web pullule de recettes et de tours de main en tous genres. Je me demande d’ailleurs si la cuisine n’est pas l’activité la plus présente on line après le sexe…

Salade de mâche, oeuf mollet, reblochon, lardons frits.

Fais frire tes lardons tranquillement pendant que l’eau bout pour l’oeuf. Une fois les lardons prêts, mets les de côté entre deux assiettes passées à l’eau chaude pour les garder tièdes.
Les oeufs mollets sont des oeufs durs ébouillantés moins longtemps (sept à huit minutes au lieu de dix) qui préserve l’aspect liquide du jaune… mmmmm… ça coule partout quand tu les manges, j’adore ça !

Met la mâche dans ton saladier où repose ta sauce si tant amoureusement préparée et touille deux trois tours, pour dire de chauffer la bête… ajoute le fromage coupé en dés… et redonne deux trois tours de touillis… ajoute les lardons tièdes puis l’oeuf mollet coupé en deux et présenté jaune vers le plafond (ou vers l’airbus qui te pourrit l’ozone si tu cuisines en plein air).
Du pain de campagne, un verre de vin, le chant des oiseaux…

Bon appétit !

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