Ce blog risque (encore) de ralentir son pas déjà lent de pachyderme apathique englué dans la poix grumeleuse des mauvaises décisions. En tant qu’habituée tu es – justement – habituée à ces arrêts intempestifs, ces redémarrages brutaux, ces changements de cap — et d’épais nuages de poussières d’obscurcir l’horizon — ces tours, ces détours, ces retours, ces demi-tours.
Il y a certes quelques raisons précises mais aussi pas mal d’hypothétiques supputations quand aux motifs de ce ralentissement.
D’une part (les raisons précises), je suis en train de découvrir (donc d’explorer) d’autres outils de rédaction numérique censés être à la fois plus simples et plus performants. Je ne m’étend pas sur le sujet, si la technique t’intéresse, envoie-moi un mail et je me ferais un plaisir de t’encombrer de documentations en anglais !
D’autre part, en sus des projets déjà en cours, j’ai commencé la rédaction de deux autres blogs. Leur adresse te sera peut-être communiquée mais rien n’est moins sûr.
Le premier me servira de laboratoire dans ma découverte de ces nouveaux outils et n’a donc, pour le moment, aucun intérêt, sauf à aimer contempler, le soir sur la rade, les squelettes incomplets des navires en construction où même le vent ne s’attarde pas, attendant qu’ils aient revêtu coques et voiles pour les faire chavirer…
Le deuxième est un grand déversoir. Tout ce que je ne mets pas dans Le Cynozophrène Mural, par peur, par pudeur, par laideur aussi, sera stocké céans comme un fût hautement radioactif qu’on enterre loin des regards, espérant ainsi le rendre inoffensif tout en sachant — peut-être en le souhaitant ? — qu’ils remonteront un jour en affichant un degré de dangerosité proportionnel au temps passé sous terre, multiplié par la profondeur de leur enfouissement moins l’âge du capitaine parce qu’il ne faut pas trop déconner non plus !
Ça aurait pu faire un semblant de projet littéraire : le voyeurisme des déchéances, qu’elles soient mondaines ou ordinaires, a toujours son public. Et j’aurais pu, dans le pire des cas, me vautrer, faussement goguenard et vraiment malheureux, dans la fange abrasive des courants contraires, entre l’excitation surjouée des thuriféraires expansifs et le froid mais laudateur mépris des contempteurs rigides et arrogants.
Le calme et le silence.
Voilà ce que j’espère trouver en jetant à foison mes poisons dans l’immensité virtuelle et anonyme de ce grand Internet qui n’est rien d’autre que le grand inconscient du monde.
Entre deux salves d’acides sémantiques, il se peut que Le Cynozophrène Mural se peuple de réjouissances, comme d’improbables sourires sur une plaie aux lèvres à jamais disjointes et d’où s’échappent en ordre dispersé, des araignées aux toiles barbelées, des cafards monstrueux à faire paraître jovial Son House himself, des vers prédateurs de chairs mortes, un raton-laveur, un flot ininterrompu de désillusions chroniques, des insectes primesautiers aux élytres meurtris, des étoiles qui se rêvaient en grand soleil étincelant et qui ne brillent plus que par quelques rayons dont le carré est un épi sans la moindre circonférence…
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