La folie du monde
Aussi millénaire et diversifiée soit-elle, la culture ne sert à rien quand les gens ont faim Elle ne sert à rien quand les gens ont peur. Elle ne sert à rien quand les gens croient.
La primauté des besoins physiologiques l’emportera toujours.
Ainsi, nous redeviendrons bientôt des animaux, tantôt proies, tantôt prédateurs.
Et nos machines, censées nous affranchir de cette condition supérieurement biologique, finiront de rouiller sous les eaux cumulées des pluies, des crues, des larmes.
Ce monde – le monde humain – n’est pas devenu fou : il l’a toujours été.
Ce monde a toujours follement cru en un monde meilleur car ce monde a toujours eu intrinsèquement peur de son ombre.
Ce monde a toujours aussi faim de sa propre fin.
La culture, somme à peu près exhaustive de nos folies, ne sert à rien.
Sinon à nourrir un fol espoir.