Il y a des gestes quotidiens qui revêtent d’un coup une symbolique énorme et jamais plus je ne retirerais mes chaussures sans avoir une pensée pour le journaliste Montazer Al-Zaidi !
Car alors que G.W. Bush tenait à Bagdad une conférence de presse qu’il souhaitait cerise sur le gâteau de ses mandats, Montazer Al-Zaidi se leva et lui balança ses croquenots à la gueule !!
Le benêt, fort surpris, mais hélas ! non touché, n’eût que cette pitrerie pour tenter de sauver la face : « Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’était du 43. »
43, ha, ha, … pour le coup, 42 eût été vraiment drôle…
Combien de dizaines de milliers de morts parmi la population civile irakienne depuis 2001 ? Combien de centaines de soldats américains ne rentreront pas ? Sans compter les pertes inestimables pour le patrimoine de l’humanité causées par des bombardements aussi intensifs qu’aveugles (cette région du monde était l’un des berceaux de la civilsation…).
À l’évidence, le bilan de ce grotesque pantin texan mériterait bien plus qu’un simple jet de chaussures. Mais c’est là qu’est la force de ce geste. Si Montazer Al-Zaidi avait tiré au revolver, il eût été immédiatement catalogué comme fanatique et aussitôt abattu par les services de sécurité. Le surréalisme allégorique de la situation (le personnage le plus « puissant » du monde agressé par une paire de babouches !) achève de ridiculiser à jamais le président américain le plus incompétent de l’Histoire.
Ces chaussures (que tout musulman doit laisser à l’entrée de la mosquée), ont été rapidement élevées dans le monde arabe au rang de symbole de résistance et leur propriétaire à celui de héros d’un peuple martyr. Bien sûr, là aussi, des fanatiques de tout poil (et de toute pointure) n’hésiteront pas à s’approprier ce geste et à tenter d’en instrumentaliser la communication. Cette vidéo est déjà l’une des plus regardées sur le web. Les prochains jours devraient voir fleurir nombre de parodies et de détournements.
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