belleclose, qui ce matin était éclose…

Petit article pour vous inciter à jeter une oreille attentive sur ces quatre titres de l’EP Stories Untold de belleclose (sans majuscule).

Pochette du EP Stories Untold de belleclose
belleclose – Stories Untold – 2010
  1. Song For Jay
  2. Questionmarks
  3. Indeep (en duo avec Gaëtan Streel)
  4. Businessman
  • autoproduction réalisée par Gaëtan Streel
  • édition limitée sur vinyle 10″
  • à commander sur Point Culture

Je précise d’emblée que je ne suis, ni de près, ni de loin, impliqué dans la réalisation de cet E.P même si la principale auteure-compositrice-interprète est une cyber-connaissance que j’apprécie et qui me fait l’amitié de suivre ce blog.

Je vais commencer cette chronique par les (petits) reproches :

  • 4 titres, c’est peu ;
  • le séquençage : j’aurais préféré l’ordre 1.2.4.3 (je reviendrais sur ce sublime 3) ;
  • il manque un titre « enlevé » pour dynamiser un peu plus l’ensemble ;
  • tsss… c’est tout en anglais…

Les (petits) reproches, c’est fait… Voyons maintenant les (énormes) qualités…

belleclose est une entité musicale aux contours variables, axée autour de sa principale auteure-compositrice-interprète et guitariste, Catherine Thieron. Je vais tenter d’éviter le piège des comparaisons parce que, d’une part, je ne suis plus l’actualité musicale avec autant d’acuité qu’il y a quelques années, d’autre part, les références auxquelles me ramènent l’écoute de cet E.P, datent des années 80/90 (oui, du siècle dernier !) et ne diront sans doute rien ou pas grand chose au jeune lectorat.

Le ton général de ce mini album est celui d’un song-writing mélancolique et discret, ambiance voix plus guitare acoustique.

Questionmarks et Businessman sont légèrement en dessous. En eux-mêmes ce sont deux bons titres. Questionmarks bénéficie même d’un accompagnement d’accordéon tout à fait adéquat dans ce type de morceau introspectif. Mais aux côtés des deux joyaux que sont Song For Jay et Indeep, il leur manque un petit quelque chose en plus… c’est sans doute pour ça que j’aurai aimé un titre plus rythmique pour consolider l’ensemble. Mais les joies (et surtout le coût !) de l’autoproduction ne permettent pas souvent de se faire accompagner d’un orchestre électrique ou symphonique !

Song for Jay, est tout simplement beau. Guitare bien placée, tempo régulier, voix claire, chaude et parfois légèrement cassée, l’ensemble est très réussi et donne une impression de plénitude et de naturel… Pour quand même tomber dans le piège de la comparaison (c’est quasiment impossible d’y résister) ce titre ne déparerait pas dans une play-list aux côtés d’artistes comme Suzanne Vega ou P.J. Harvey…

Indeep… Ha ! Indeep… Mais pourquoi ne dure-t-il pas dix minutes ce morceau ? Deux voix bien distinctes pour un duo tout en harmonie. Au début, chaque voix a son couplet solitaire et une vague idée de dissonance me… questionmark ! Puis — magie de la musique — leur réunion sur les couplets suivants devient une évidence ! Quelle puissance ! Quel envol ! Immédiatement, j’ai glissé vers cet autre somptueuse réunion de talents : La Terre Commune par Elliott Murphy et Iain Matthews.

Aussi, je me permets de râler un peu et de poser LA question : pourquoi ne dure-t-il pas dix minutes ce morceau ? Pourquoi ? La fin du morceau, notamment, je l’aurais bien vue (surtout entendue) enluminée d’un crescendo rythmique confinant à la transe, sur laquelle percussions, choeurs et guitares aiguisées auraient achevé de magnifier l’œuvre… un peu le même regret que sur le Matilda de son compatriote Arno (album Water de 1994) sur lequel, le crescendo, bien que présent, se termine (à mon goût) trop abruptement.

OK, j’en demande beaucoup mais cette première production est si prometteuse ! C’est avec impatience que j’attend de voir arriver la suite et d’en profiter en live !

Si tu passes par la Belgique, tu auras sûrement l’occasion de croiser belleclose en concert… n’hésite pas !

Ronsard avait (presque) raison :

« Mignonne, allons voir si belleclose
qui ce soir est en concert
dans sa robe de pourpre, nous ensoleille… »

***

Liens :

Le mot de la fin sera pour Music in Belgium :

« … et Belleclose, alias Catherine Thieron, n’a guère de problème semblable : sa musique est beaucoup plus personnelle et elle affiche déjà beaucoup d’assurance. Elle ne mérite que des éloges. »

liens vers l'article suivant ou l'article précédent
texte précédenttexte suivant

retour haut de page