SEX Party : une introduction

Mon cerveau malade est régulièrement l’objet d’épuisantes courses poursuites entre une myriade d’idées loufoques et un tombereau de projets démentiels. Et ces courses endiablées n’ont d’autres règles que celles du plus chaotique des stock-car. Percussions argumentaires et enchevêtrements conceptuels se succèdent en une crissante sarabande de décibels suraigus creusant avec acharnement dans les parois de mon crâne ces milliers de crevasses scintillantes semblables à de profondes blessures à tout jamais béantes…

Par exemple, cette idée de « mouvement politique » que j’ai baptisé SEX : Solidaire, Européen et Xénophile !

Ah, ben pourquoi ?

Ce projet, je le traîne depuis quelques années. Il part d’un constat simple : la croissante incompatibilité entre la vie quotidienne d’à-peu-près six milliards d’individus et les errements imbéciles d’une poignée de politiciens, femmes et hommes, oscillant entre la bêtise nombriliste la plus ridicule pour la plupart d’entre eux et la main-mise mafieuse sur les caisses publiques pour les plus dangereux.

Je ne prétends évidemment pas changer le monde en trois ou quatre phrases amusantes non plus que par de longs et ennuyeux articles de blogs bien que cette dernière solution est actuellement sous tes yeux… À défaut de pouvoir intervenir efficacement et durablement dans la vie collective, je propose de repenser à la base ce qu’aurait pu être une société non pas idéale mais simplement agréable. Comme tout ce qui ressort de la subjectivité, ce qui est agréable aux uns sera désagréable aux autres. Mais en visant seulement à être agréable on peut raisonnablement penser (oui, oui, ça m’arrive aussi !) être agréable à une quantité non négligeable de son entourage alors qu’en cherchant un idéal et pire, en l’atteignant, on ne contentera jamais qu’une seule personne : soi-même…

Oui, mais comment ?

Voici une définition rapide de ce que je mets derrière Solidaire, Européen et Xénophile. D’autres articles viendront étoffer et préciser ces notions. Voire les contredire. Ce ne sera pas la moindre qualité de ce projet que de parfois changer de cap et le dire. Toute progression nécessite une série d’échecs et d’erreurs qu’il faut absolument intégrer à l’entièreté du projet car ils en sont, peut être plus que l’idée de base, l’ossature principale, le socle sur lequel tout le reste se construit.

Il est assez pénible aujourd’hui que les erreurs et les échecs soient systématiquement, tus, ignorés ou falsifiés. SEX ne sera pas à l’abri d’une panne, il se trompera parfois d’objectif, ou laissera trop tôt s’écouler son venin… Mais il aura pour lui de le reconnaître, d’y réfléchir et de relancer joyeusement la machine.

Solidaire

Solidaire parce que socialiste est un mot aujourd’hui largement vidé de son sens originel. De plus, par rapport à socialiste, solidaire induit une notion supplémentaire essentielle : le souvenir de notre nature profonde d’animal grégaire. Je défends l’idée que c’est cette solidarité de troupeau qui a permis à l’être humain, ce fragile primate inachevé, de survivre et d’évoluer. Se dire socialiste est un choix intellectuel personnel et ne peut prétendre à l’universalité (ce qui fait que nous sommes tous des êtres humains voire des êtres vivants). Être solidaire c’est avoir conscience d’être une partie du tout. Ni plus, ni moins important que les autres. La solidarité n’est pas une qualité morale comme la gentillesse ou la compassion, juste la meilleure attitude sociale à avoir si on conçoit l’évolution d’une société dans la durée.

Européen

Européen est une idée et ne contient aucune connotation géographique. Je serais sur le sol de l’Afrique, de l’Asie ou des Amériques, j’aurais appelé ce mouvement SAX… plus musical mais beaucoup moins drôle ! Les frontières ont à mon sens la même utilité que cette saloperie de putain de capsule aluminée qui empêche l’accès direct et immédiat au cœur du bocal de pâte à tartiner : destroy ’em all !! Je crois en l’Europe (et aux autres grandes entités supra-nationales) car je crois en l’universalité du troupeau humain. Et l’Europe est une étape inéluctable pour envisager un retour vers cette universalité. Retour, car je calque l’évolution des sociétés humaines sur le modèle élastique du Big Bang ou de la tectonique des plaques : un grand tout qui explose, se disloque s’éparpille, se tourne autour, se regroupe, se réunit, se compresse, puis explose, se disloque, etc… Je nous estime en phase de regroupement.

Xénophile

Ce qui définit l’étranger (et tout ce qui s’y rapporte de négatif) n’est qu’une construction de l’esprit. Certes, il y a autrui, sa culture, sa langue, sa cuisine parfois bizarre… mais étranger, non, je ne vois pas… Xénophile est également, il ne faut pas le négliger, un vocable peu courant et doté d’une belle initiale…

Et alors ?

Vous connaissez cette formule : je suis riche de ce que je donne. Elle illustre parfaitement ce qui motive cet appel au SEX. Par exemple, même si mon voisin est un abruti raciste ressemblant au résultat d’un croisement entre Éric Besson et le chien de Brice Hortefeux, ce voisin est une partie de moi. En le condamnant, en l’excluant, je me condamne et je m’exclue. En lui parlant, en l’écoutant, en l’éduquant, je m’éduque.

SEX se pense comme un mouvement, comme une dynamique d’échange, plutôt que comme un parti. Un parti finira toujours par ressembler à une ignoble chose inerte. Rigide et friable à l’intérieur… molle et froide à l’extérieur… Un tentacule desséché, englué dans la bi-valve mazoutée d’un mollusque de rocher…

La dynamique d’échange est avant tout celle des idées, bien évidemment. Et ces idées porteront avant tout sur la redéfinition des rapports sociaux par la refonte des structures économiques et civiles de la société. Cool, non ?

À priori, SEX tentera de respecter les points suivants :

  • SEX n’aura ni leader, ni gourou, ni tabou, ni préjugé.
  • SEX ne décernera ni récompense, ni médaille.
  • SEX ne spéculera pas et ne contractera aucun crédit.
  • SEX sera totalement et irréversiblement indépendant de toute religion.
  • SEX mènera à l’extase politique sans réchauffer le climat.
  • SEX ne se diffusera que par le réseau Internet.

Enfin, SEX reconnaitra comme sexyste (attention à l’orthographe !) tout individu ou groupe d’individus qui conduira ou aura tenter de conduire un projet respectant au moins un des principes énoncés ci-dessus. On ne va commencer non plus par se mettre des barrières et des contraintes trop strictes…

Les prochains articles détailleront chacun de ces principes. J’aurais pu d’ailleurs en énoncer plusieurs : j’en avais prévu soixante-neuf, à la base… J’ai finalement pensé que le projet serait plus lisible s’il n’entrait pas immédiatement dans trop de détails.

Bon, vous venez ?

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