Besson-t et Besson-d

Il y a quelques années de cela (allez, une bonne quarantaine ) le nom de Besson était une fierté nationale. En ce temps là, la France s’attacha profondément à l’une de ses plus emblématiques sportives : Colette Besson venait de remporter, au nez de la favorite, la médaille d’or du 400m aux Jeux Olympiques de Mexico et son grand et beau sourire fit le reste.

Si, dans quarante ans, l’idée te vient de demander à quelqu’un ce que lui évoque le nom de Besson, il y a peu de chances que cette pauvre Colette (décédée en 2005) soit très largement citée. Il est plus probable que l’on te narrera alors les aventures tragi-comiques des deux benêts Besson-t et Besson-d, les Grosso et Modo de la liberté pour les nantis, les Roux et Combaluzier de l’ascenseur social en panne, les Jacob et Delafon de la pensée humaniste !

Besson-t, lassé du douloureux anonymat de sous-fifre socialiste, décida de trahir ses amis et s’en alla proposer son incompétence à l’ennemi d’hier qui l’accepta bien volontiers, en fin connaisseur ; Besson-d, quand à lui, choisit de trahir sa jeunesse et ses rêves d’un monde plus juste  et se lança dans le juteux racket marché des produits dérivés pour les n’enfants.

Aujourd’hui unis dans la défense et l’illustration d’une idéologie droitiste de carnaval, les voilà désormais chasseurs de têtes et de primes ! Dehors les étrangers ! hystérise Besson-t pendant que Besson-d bave : À mort les pirates !.

Je vous laisse le plaisir (si ce n’est déjà fait) de lire cet excellente réponse du non moins excellent Maître Éolas, l’un des plus célèbres avocats du web, sur les élucubrations anti-Internet de Luc Besson. Les élucubrations d’Éric Besson, désormais Ministre des Rafles et Expulsions (ouvert 7j/7 même le dimanche !), ont leur place au fond du couloir à droite, pas ici.

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