Légende urbaine toute de légèreté vêtue

Un petit moment de détente avant de reprendre des articles plus ou moins sérieux.

L’histoire qui suit aurait pu (a failli) être vraie. À quelques détails près dont je te ferai part après te l’avoir contée et parce que je préfère, finalement, avoir à conter une histoire plutôt qu’à raconter un fait divers. L’ennui avec les faits divers est que les intervenants ne sont pas forcément sensible à ta fibre scénaristique et qu’il pourrait leur arriver d’improviser des gestuelles blessantes pour ta sensibilité, notamment au niveau des arcades sourcilières. Je maîtrise mieux les tenants et les aboutissants des histoires que j’invente (enfin, je crois). En plus, je peux me donner le beau rôle.

***

Comme tous les jours à cette heure-ci, les alentours de la Gare Saint-Lazare sont emplis d’une populace hétérogène qui comprend autant de touristes que de gens sortant du labeur, de gens léchant les vitrines — dont au moins deux qui s’y adonnent au sens propre, ce que je peux comprendre s’agissant de la vitrine d’un chocolatier — de jeunes oisifs alcoolisés et rigolards, faisant tourner un joint aussi chargé qu’un taxi de brousse un jour de marché, de vieux oisifs alcoolisés et gueulards, tournant autour d’une bouteille vide comme des poules au pot autour d’un mégot triste, plein d’autres et encore d’autres, plus quelques autres, aux couleurs vives — je classe en couleurs vives tout ce qui n’est pas gris — aux tatouages aussi moches que leur vie — traits baveux et tremblés, motifs communs et infantilisant, j’imagine déjà leur pauvre tête quand la mode ne sera plus à prendre sa peau pour un illustré de mauvaise qualité — aux bagages aussi lourds que leur conscience — et tout aussi remplis de choses inutiles et encombrantes — aux téléphones suractifs — au point que la prochaine étape du transhumanisme (qui consiste à remplacer les parties fragiles et dégradables du corps humain par des modules électroniques intelligents et connectés) sera de se faire greffer une troisième main aux longs doigts agiles, fins et précis comme des stylets, et exclusivement pensée pour ce nouvel usage — aux cigarettes électroniques ou chimiques évacuant des brumes volatiles et grisâtres — je suis surpris et déçu que personne n’ait encore pensé à commercialiser un fumeux concept de cigarettes bio renforcée aux omégas 3,14116 et roulées à la main par de vraies gitanes occitanes — tous du genre météorites éphémères et dont la cartographie des trajectoires individuelles sur le parvis grouillant mériteraient d’être immédiatement exposée au Centre Pompidou en hommage aux toiles inexistantes qu’aurait peint un triumvirat Bosch, Mondrian, Dali au sortir d’une orgie d’absinthe et d’opium consécutive à l’écoute en boucle des opéras de Wagner en 35 rpm 1/2 au lieu des 33 1/3 requis.

Parmi cette faune, moi.

Qui déambule au hasard, le sac sur l’épaule, hésitant à prendre à gauche, à droite, à continuer tout droit, cherchant un café où la bière ne coûterait pas un smic jeune. Au dernier moment, et parce que le feu passant au vert a libéré des fauves à deux, trois et quatre roues s’imaginant remporter les 24 heures du Mans, je bifurque sur ma gauche et heurte à une vitesse cependant raisonnable ces deux types qui n’ont pas su lire mon soudain changement de direction. Le transhumanisme ne nous a pas encore équipé, ni moi de clignotants, ni eux de radars, qui nous transformeront en fourmis capables de traverser à dix mille une même place étroite sans jamais nous entrechoquer.

Le plus âgé des deux commence à hausser le ton, s’auto-excite, encouragé par le regard éperdu d’admiration de son compagnon (son fils, son neveu, son amant ?) qui croit utile de sous-titrer la colère d’icelui (son père, son oncle, son amant ?) en mimant avec les mains les envolées colériques qui me sont destinées, transfigurant instantanément les deux compères en un duo tragi-comique, sorte de Laurel et Hardy post-synchronisés par le mime Marceau. Conscient que je suis un peu responsable dans l’histoire, je décide — d’une oreille attentive aux paroles et d’un œil amusé quant aux gestes — de laisser passer l’orage en les écoutant se vider de toutes leurs frustrations accumulées, leur ayant involontairement offert l’occasion qu’ils n’espéraient sans doute plus.

Sauf qu’à un moment, j’ai compris quelque chose comme « fils de député » qui me semblait bien français et terriblement insultant parmi tous les autres mots vociférés dans une langue que je ne comprenais pas.

Avant même d’en être parfaitement conscient ma tête s’est retrouvée contre celle du vociférateur à une vitesse équivalente à celle d’une berline allemande percutant un pilier du Pont de l’Alma, transformant son nez en arche dudit pont sous lequel coulerait une Seine rougie par le sang, la honte et quelques hectolitres de confiture de framboises déversés par erreur suite à la sortie de route plus en amont, sur le Pont de Bercy, d’un camion transportant des hectolitres de confiture de framboises à destination des marchands d’hectolitres, des revendeurs de confiture et des collectionneurs de framboises de la rue de l’Ambroisie. Le coup de boule quasi parfait ! Marius Trésor au Maracanã en 1977 ! Sans l’extension mais avec le même impact et le même résultat : buuuuuuuuuuuuut !

Son corps tassé de retraité de la métallurgie s’effondre (je l’imagine bien en ancien de chez PSA : un peu geot mais si troën) et le voilà couché sur le dos sans que son ami (son collègue, son gendre, son voisin ?) n’ait le temps de mimer le moindre geste secourable pour retenir son camarade, le frère jumeau de son beau-père, son co-équipier pour la pétanque du dimanche, un type habitant le même village que l’oncle du collègue de l’amant de son voisin et incidemment rencontré rue de l’Ambroisie ?

Alors que j’allais lui hurler dessus pour me départir de ma colère (autant contre lui que contre mon geste un tantinet exagéré), un type assis à la terrasse jouxtant notre ring improvisé se lève aussi subitement qu’un bras fascistoïde pendant un discours de Marie N’Lepen évoquant sa nostalgie de l’Algérie Française pour tous, pointe du doigt le type au sol et lui crie « Bien fait pour toi l’arabe ! » avec dans le regard la même expression de haine folle surjouée par un Francis Blanche qui traiterait de « Salope ! » quiconque, femme ou femelle, s’approcherait un tant soit peu de sa majesté Grisbi.

Alerte racisme ! Sur ma droite, à un mètre cinquante maximum, tendu comme un fil à linge sur lequel ne sècherait que les culottes de [insère ici le nom de qui te rend si tendu].

Mon poing le surprit exactement là où ça fait très mal sans rien abîmer de vital, juste entre le bas du cartilage qui sépare les narines et le haut des incisives, lui redessinant le sourire façon bec de lièvre, mais un lièvre qui aurait chopé un bec de tortue, genre une tortue qui n’aurait plus de bon bec mais juste un bec haut et chanterait le Québec sur une bécane ouzbek. Un crochet du gauche que tout boxeur parkinsonien aurait applaudi frénétiquement.

Sous le choc et la surprise, son corps chétif d’étroit capitaine, fils bâtard d’un cimentier rentier et d’un officier de vaisseau fantôme, se disloqua littéralement comme un château de cartes percuté par un chat porond (contrairement à une légende urbaine, le chat porond n’est pas un chat breton mais juste un chat porond, un cousin du chat haut de forme et du chat melon) sous les yeux à la fois surpris, ravis et inquiets des deux râleurs précédents qui se demandèrent quand même si ma colère n’allait pas m’amener à systématiquement détruire tout le quartier, pierre après pierre, à grands coups de poings, de pieds, de tête et de membres poussés pour l’occasion, fils naturel que je suis devenu de l’oncle de Godzilla et du chien de King Kong !

La suite se déroula comme en un fondu cinématographique doublé d’un effet facile et mille fois abusé de ralenti en noir et blanc servant de transition entre deux scènes liées par l’action mais distantes par le temps.

Vrillé par l’impact et légèrement soulevé du sol, déjà inconscient, la tête rejetée en arrière, les bras ballants, le capitaine crocheté s’étala de tout son long sur les deux tables de bistrots en aluminium qui se tenaient derrière lui et qui explosèrent à sa réception dans un vrabadoumissime fracas de verres brisés et de métal plié au moment même où se fit entendre l’avertisseur du camion chargé du ramassage des poubelles venant de percuter un bus qui n’avait rien à faire, lui non plus, sur la piste cyclable réservée aux chauffards bio qui confondent trop souvent piste cyclable et cyclotron.

La perspective de voir un camion accidenté me ramena alors loin en arrière, en Allemagne, en RFA précisément, il y a quelques trente cinq années de cela, à une époque où je perdais mon temps à apprendre à des types incapables de marcher droit, même à jeun, comment conduire des camions militaires pour le transport des troupes.

La première et dernière fois que je me suis battu — ou, plus exactement, que j’ai frappé quelqu’un d’autre que moi — ce fut sur cette piste d’auto-école de la caserne de Pforzheim, en limite nord de la fameuse Forêt Noire (dite aussi, mes orteils en tremblent encore, Petite Sibérie), caserne dans laquelle je fus obligé de passer un peu plus de temps que mes camarades suite à diverses incartades dont un manque de respect certain et assumé envers des officiers plus préoccupés par les horaires d’ouverture des bars de la ville que par la lecture de Clausewitz, ce qui peut expliquer que l’armée française n’a plus gagné de guerre depuis le quai d’Austerlitz et la rue d’Iéna.

***

Petite précision historique.

À cette époque, le Mur de Berlin était encore debout et certaines villes de RFA étaient encore « sous occupation » (ainsi le ressentaient-elles). Double occupation, d’ailleurs, des troupes françaises et américaines. Les américains étant supérieurs en nombre et en dollars, ils étaient les rois de la ville alors que nous n’étions pas même l’ombre de leurs chiens. Un café du centre affichait même un panneau sur sa porte d’entrée où il était écrit (en français uniquement…) : Interdit aux chiens et aux français. Sous-entendu, réservé aux américains…

On ne peut même pas leur en vouloir, les armées d’occupation, en temps de guerre comme en temps de paix, se conduisent rarement en modèle de civisme. Heureusement, certains allemands (mais aussi et surtout certaines allemandes) continuaient de préférer et de perpétuer la longue fraternité germano-franquine, puisque, on ne le rappellera jamais assez, nous sommes un seul et même pays depuis que Charlemagne posa un pied de chaque côté du Rhin. Sûrement se leva-t-il du pied gauche à l’Ouest puisque c’est de ce côté-ci qu’on râle tout le temps

Je m’étais retrouvé dans cette caserne classée « semi-disciplinaire » après mon refus catégorique d’intégrer l’école des sous-officiers, droit que me donnait mon récent baccalauréat et mon refus de me faire pistonner pour être réformé, par solidarité avec ceux qui ne pouvaient bénéficier d’une telle opportunité, refus d’intégration accompagné d’un vocabulaire circonstancié pour décrire au mieux la différence, peu évidente à mes yeux, entre le caca et l’armée française, refus suivi du tampon administratif « Allemagne » (en rouge et en majuscule) sur la première page de mon dossier. De cette période, je ne garde que des mauvais souvenirs, si j’excepte les rares moments où j’ai pu vraiment faire chier cette hiérarchie stupide, arrogante, incompétente et dangereuse, et les (trop) rares soirées volées dans les bars de la ville (sortir discrètement et surtout rentrer tout aussi discrètement avec trois grammes de sang par litre d’alcool faisait partie de nos défis quotidiens).

L’armée de conscription n’a jamais formé de guerriers mais a fortement contribué à maintenir le taux d’alcoolémie de ce pays à un niveau olympique.

Fin de la petite précision historique.

***

Le circuit où mes collègues moniteurs et moi tentions d’insuffler à des crétins congénitaux le maniement expert de camions bâchés dans lesquels ils auraient, par la suite, la responsabilité d’emmener les troupes (donc leurs potes), était à flanc de colline et avait dû être dessiné par un imbécile pervers et psychopathe. La partie montante était une série de chicanes et de grands virages que les vieux Berliet ne pouvaient grimper à plus de 30 km/h au vu du pourcentage important de la pente tandis que la partie descendante était une longue ligne droite pourvue du même pourcentage de pente et bordée d’un fossé le long duquel des arbres endoloris témoignaient des nombreux chocs passés. Il faut aussi préciser que contrairement aux véhicules légers (Jeep et Méhari), les camions ne possédaient pas de doubles commandes aux pieds.

Autant les montées se passaient sans trop de souci — on pouvait marcher à côté du camion pendant que celui-ci gravissait péniblement la côte — autant l’entame de la descente était plus flippante que le plus flippant des films d’épouvante. Nous jouions nos vies à chaque fois et nous devions consommer, le temps d’une descente d’environ cinq minutes, plus d’adrénaline que toute la fonction publique en cent ans de carrière ! En règle générale, notamment avec les conducteurs peu doués, nous faisions une halte en haut de la montée. Nous prenions, en riant fort et jaune, une plausible dernière cigarette, nous égrénions sans y croire des consignes inutiles puis nous remontions dans les cabines en faisant claquer la porte des chevaux-vapeur comme des jockeys décidés à gagner le Grand Prix. Un grand soupir. Une grosse inspiration. Go !

Ce jour-là, le Grand Prix fut pour moi.

Le gars qui conduisait n’avait pas tout compris au concept d’accélération progressive et ne connaissait que deux positions sur les pédales : à fond ou à fond. Ce qui ne posait pas de problème dans la montée. Je devais juste me contenter de garder une main sur le volant pour lui expliquer qu’il fallait le tourner dans le sens de la courbe en essayant d’imaginer des synonymes pour qu’il puisse différencier sa droite de sa gauche, notions qu’il confondait naturellement, en bon électeur français. Arrivé en haut de la pente, je prolongeai au maximum ma « dernière » cigarette, jusqu’à me brûler les doigts et les lèvres avec un mégot de quatre millimètres que je souhaitai encore faire durer, comme si j’avais voulu m’habituer à griller vif dans l’inévitable accident qui se profilait. Mort par où j’avais pêché, ayant gagné la veille le concours de descente organisé par le petit bar près du marchand de pianos et dans lequel le verre le plus petit affichait une contenance d’un demi litre. À noter que dans ce bar, les verres étaient bien les seuls à toujours afficher une certaine contenance…

Par précaution, je lui fis démarrer la descente le plus à gauche possible du fossé pensant qu’il nous planterait sur le talus ce qui n’aurait pas eu de grosses conséquences. Ce qui s’avéra être une mauvaise idée. Impressionné par la pente, il se crispa sur le volant, qu’il tenait, pour une fois, parfaitement dans le sens de la route, et, en ouvrant tout ce qu’il avait à ouvrir comme orifices naturels, se mit quasiment debout sur la pédale d’accélérateur, fixant la route qui commençait à défiler à une vitesse très largement prohibée. J’eus beau lui hurler de freiner, de s’asseoir, de respirer, de me dire son nom, de me dire merde ! Redevenu hautement autiste automobile au taquet, il était agrippé au volant, soudé à lui, comme le dernier des morpions sur le dernier des poils pubiens.

Mon amour des arbres fut le plus fort. Je glissai sur le siège pour m’approcher de lui et tenter d’avoir accès aux commandes du véhicule devenu fou, comme l’aurait formulé un écrivain stagiaire et approximatif, alors que le fou était plus sûrement l’officier qui avait décidé que ce gars serait coûte que coûte conducteur de camion malgré les recommandations que nous lui avions transmises, indiquant qu’il ne fallait même pas envisager de confier un balai à un type qui avait de gros problèmes de coordination psychomotrice. Et parce qu’il était impossible de le décoller du volant, et parce qu’il était sourd à mes hurlements, et parce que les arbres se rapprochaient rapidement, notamment ce grand et beau chêne centenaire qui ne nous en voulait pas de notre concurrence acharnée dans la production de glands, et parce que j’avais promis de remettre mon titre en jeu le soir même dans le petit bar près du marchand de pianos, je lui mis un poing dans sa gueule avec une force dont je ne m’imaginais pas capable et qui le mit KO sans pour autant lui faire lâcher le volant. Mais au moins, tomba-t-il de la pédale d’accélération et me permit d’avoir en même temps accès à celle du frein.

Surtout ne pas freiner brutalement. Réorienter calmement la course du camion sur la gauche. Le fossé devenait inévitable mais il était encore possible de s’y coucher gentiment plutôt que de s’y vautrer.

Le fossé s’avéra plus profond que je ne le pensais et le camion s’y vautra piteusement comme un éléphant rose dans un magasin de sport hellène. L’apprenti chauffard, alors collé entre la porte de gauche et le volant qu’il tenait toujours, fut précipité dans le pare-brise qui n’était pas à l’époque du verre Securit® se brisant en millions de minuscules éclats inoffensifs mais du bon gros verre dont le tranchant eût pu concurrencer le plus aiguisé des rasoirs. De mon côté, je perdis l’équilibre précaire dans lequel je me tenais et alla me contusionner le dos, les bras, la tête (alouette !) contre les montants de métal de la porte de droite qui ressemblait désormais moins à une porte fermée qu’au couvercle à demi entrouvert d’une boîte de sardines à la provençale.

Le bruit caractéristique du pare-brise qui éclate, conjugué au froissis (*) du métal de la porte, se fondit (en noir et blanc) dans le fracas des deux tables explosées entre lesquelles était en train de se coucher (au ralenti, donc) un raciste ordinaire qui fut peut-être apprenti chauffeur dans une autre vie.

(*) Froissis [néologisme soudain] : froissement silencieux d’une feuille de métal.

***

En vrai, les choses furent (heureusement) plus simples et moins violentes. Je ne sais pas pourquoi mais en ce moment, j’ai beaucoup d’accès de mauvaise humeur, un rien m’énerve, une broutille m’enrage, je rêve fréquemment de combats de monstres qui se terminent invariablement dans des flammes liquides et tournoyantes. Une allergie aux pollens, sans doute…

Résumés en style télégraphique (le SMS de nos aïeux), les non-évènements qui ont inspiré cet article donneraient quelque chose comme : Saint-Lazare, parvis encombré, bousculade avec deux gars patibulaires mais presque énervés, échange de (fausses) menaces et de (vrais) gros mots, regard méprisant pour les deux gars de la part d’un connard assis à la terrasse, envie soudaine (mais réprimée) de transformer le connard en pâté de foi (non, il n’y a pas de faute d’orthographe), bagarre générale avortée (ouf !), chacun repart de son côté, souvenirs, souvenirs, camion militaire (é)conduit par un incapable (que j’ai réellement dû frapper mais plus mollement que décrit), voilà, voilà… Pas de quoi en faire toute une histoire… sauf que je cherchais à me distraire des quelques textes en cours au ton (un peu) plus sérieux. À la fois pour passer le temps, à la fois pour avoir des choses plus légères à écrire, des choses plus simples et surtout plus distrayantes, au moins pour moi.  :)

Déformer la réalité, en grossir les traits et les attraits, tout en essayant de conserver une certaine crédibilité à la chose racontée, est un exercice difficile. Ce qui me confirme dans mon choix de ne pas être strictement romancier. Trop compliqué à mettre en place, à organiser, à rendre cohérent (même s’il semble que la cohérence ne soit pas un critère obligatoire pour ce genre…). Surtout, trop ennuyeux à rédiger, à relire, à corriger. L’écrit buissonnier et volage est le cocktail qui me convient le mieux : un cinquième (ou moins) de vérité basique (trouvable chez n’importe quel revendeur de vie banale), un bon tiers d’imagination (vieillie en fûts de chaîne), une pincée de néologisme épicée d’humour courtois et de poésie glabre (au-delà de la pincée, le cocktail est vite écœurant), le tout généreusement saupoudré de jeux de mots lestés et complété de l’habituelle décoction aléatoire de syntaxe sans valeur ajoutée.

Secouer, secouer encore, verser, déguster. Ou vomisser. Au choix !

un panneau d'enlèvement monté à l'envers
Sans commentaire…
(photo de l’auteur, rue du repos, Paris 20e – 02 septembre 2012)

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